Souk hebdomadaire et projet immobilier Vers le dénouement


souk-en-ruines

Khabar khouribga : ELAZHAR

La capitale du phosphate avait vécu ces derniers temps au rythme d’une véritable guéguerre déclenchée entre le conseil municipal de la ville et les autorités compétentes, conflit qui aboutit jusqu’aux mains de la justice.

En effet, l’actuel président de la commune de Khouribga ne manqua pas d’ester l’affaire en justice contre la personne même du wali de la région pour un rejet en bloc du projet touristique et immobilier qui devait avoir lieu sur les 10 hectares domaniaux qu’occupe le souk hebdomadaire devenu, aux dires de toute la population, la honte de la ville de Khouribga.

Aujourd’hui, le conseil communal, après avoir perdu l’affaire au tribunal, réalisa devant le fait accompli qu’il y a quand même des marges de négociations à faire et il en fut ainsi pour en tirer les meilleurs regains possibles. C’est alors que, selon le premier vice-président du conseil communal, ces négociations aboutirent à quelques amendements dans le contrat de cession du terrain objet de litige, dont  l’engagement du promoteur du projet de construire un abattoir moderne avec une enveloppe financière évaluée à 3 milliards de centimes en plus de la construction d’un marché de ferronnerie  et de volailles et de la participation avec la somme de 400 millions de centimes à la construction d’une nouvelle gare routière.

Ce retournement de situation dans ce dossier déclencha une polémique encore plus vive sur fond de surenchères sordides accusant l’actuel président  du conseil d’avoir failli à ses promesses électorales, ce qui se fit entendre dans un communiqué diffusé par des marchands de volailles et des ferronniers. Des élus de l’opposition saisirent cette opportunité pour dégager leurs responsabilités et surtout pour discréditer le président de la commune et de l’accuser de transactions en catimini avec le prometteur du projet et de tant d’autres choses…

Rappelons que l’histoire de ce dossier commença quand ce  souk hebdomadaire, dont la durée d’existence a été estimée  à 63 ans, avait soulevé de vives polémiques entre le conseil communal et les autorités locales. Un souk hebdomadaire en plein centre de la capitale mondiale du phosphate, à quelques mètres du siège de la province et du commandement régional de la gendarmerie royale, à deux pas de l’Ecole Nationale des Sciences Appliquées et du parc de Béni Amir et à une enjambée de la RN11, de deux établissements scolaires et d’un quartier résidentiel, que peut-on arguer de plus comme arguments pour que ce souk doive être « déplacé » de cet espace devenu anachronique, crasseux et nauséabond en raison surtout d’un abattoir-dépotoir et d’un marché de gros qui n’en a que le nom ?

Et alors que tout versait vers son éradication pour  exploiter son espace dans des projets plus structurants  et qui doivent être intégrés dans cette nouvelle approche urbanistique qu’on appelle aujourd’hui politique de la ville,  rien de cela n’alla dans ce sens car beaucoup de nos élus issus du Parti de la Primature s’opposèrent à ce projet touristique et immobilier en usant des menaces les plus terrifiantes sur fond de langage funèbre et d’images tombales  et évoquant « Ghazouat Badr », et usant d’un large éventail du champ lexical guerrier et funèbre : « Ce projet ne se fera que sur les cadavres et les tombeaux des militants du parti… ».

Nous avions donc saisi cette occasion pour demander au président du conseil ce qu’il en est de ces faits et il nous avait répondu clairement que pour lui, en tant que nouveau président du conseil, il n’a entre les mains aucun document qui justifie cette cession de ce terrain à une quelconque entreprise d’investissement. Ainsi, pour le conseil communal actuel, la procédure de location des espaces du souk dont les abattoirs au titre de l’année 2016 se fit dans la normalité et la légalité procédurales convenues. Toutes autres interprétations des faits relèveraient de la simple polémique car le conseil communal actuel ne disposait d’aucun document de cession de ce terrain domanial.

 En parallèle à cette polémique, on a construit un souk dans la périphérie pour un éventuel transfert du souk du centre-ville et jusqu’à présent, ce nouveau souk  est toujours fermé en attendant que nos élus et nos instances compétentes se décident à débloquer cette situation qui n’a que trop duré. L’espace du souk hebdomadaire, ce terrain domanial  de 10 hectares, a été donc légalement cédé à un investisseur pour un éventuel projet immobilier et touristique, mais le citoyen est impatient de voir disparaitre cet abattoir devenu un danger public en matière d’hygiène et d’environnement, ce marché de gros devenu lui aussi un simple dépotoir souvent déserté à cause des magasins de stockage clandestins, ce marché de volailles nauséabond et crasseux.

Alors messieurs nos élus représentants des citoyens de la ville, Khouribga a besoin de vous pour sortir de sa paralysie et  de son marasme, Khouribga a besoin de vous pour un new-look digne d’une capitale mondiale du phosphate, Khouribga a besoin de vous pour que les khouribguis en soient fiers comme au temps on lui avait décerné à deux reprises le prix de la ville la plus propre du Royaume, le bon vieux temps comme on aime à le dire aujourd’hui. Soyons quand même optimistes car on attend aussi et toujours que ces projets du parc de Béni Amir, du jardin Firdaous, de l’Horloge de la ville sortent à l’horizon, n’est-ce pas nos élus car vous aussi vous aspirez à la même chose !