?Khouribga: Toujours pas d’établissement d’accueil pour SDF


Khabar khouribga – ELAZHAR

Dans une ville comme notre capitale mondiale du phosphate, le pire qui puisse vous arriver, c’est de vieillir sans domicile fixe. En effet, à moins d’avoir bien assuré vos vieux jours, devenir vieux est synonyme de marginalisation et d’errance. Et si la maladie s’en mêle, mieux vaut passer l’arme à gauche sans trop attendre. Vieillir et sans soutien familial, c’est une mise à la rue : C’est cela, et rien d’autre, la vie d’un homme ou d’une femme qui ont été usés par l’âge et la maladie et qui se retrouvent sans famille, sans toit, sans ressources dans une ville comme Khouribga. Rappelons à l’occasion que dans certains pays européens, les citoyens accrochent des vêtements chauds sur les arbres ou les déposent devant des centres commerciaux pour les SDF et les démunis, n’est pas que ce genre de gestes mérite d’être partagé ?

Ainsi, à chaque saison hivernale,  lors de certaines matinées  glaciales, les premiers réveillés  sont des fois choqués par la découverte du cadavre d’un Sans Domicile Fixe  et à chaque premier constat, on conclut à un décès dû au froid glacial qui sévit à Khouribga. Le pire, c’est  que souvent, la mort d’un Sans Domicile Fixe (SDF) est souvent considérée comme un fait divers ou un fait d’hiver car le dernier souci de nos élus et de nos pouvoirs publics est de trouver un abri pour ces personnes âgées que le destin ou les siens avaient abandonnées.

En effet, à Khouribga, il n’y a pas d’établissement d’accueil pour personnes âgées. A Khouribga, il n’y a pas d’établissement d’accueil pour les SDF tous âges confondus qui errent toute la nuit cherchant à squatter les recoins de la gare routière ou des locaux abandonnés ou des espaces isolés. A Khouribga, exception faite de quelques associations de la société civile, les élus, les pouvoirs publics ne se sont pas encore réellement investis dans un quelconque projet sociétal consistant à offrir, à ces catégories sociales meurtries par la cruauté du temps et cruellement oubliés par les leurs, un toit stable où ils finiraient leur existence.

Nos élus, nos pouvoirs publics attendent on ne sait quoi, peut-être même d’autres morts dans la rue, pour réagir et projeter la construction de quelques établissements d’accueil pour ces citoyens qui trainent des jours tristes et écument des existences morbides avant d’être mis sous terre. Ces hommes et femmes qui se retrouvent un jour seuls, pauvres, sans aide, ni soutien familial, qui doit s’en occuper ? N’est ce pas que c’est une grave insulte pour nous tous qu’un citoyen meurt de froid dans la rue ?

Nous n’avons jamais cessé dans ces mêmes colonnes d’interpeller les élus, les instances concernées et la société civile pour un réel intérêt pour cette catégorie sociale que la cruauté de la vie a jetée dans la rue et nous continuerons à le faire sans nous lasser. Certes, la construction d’un établissement d’accueil pour personnes âgées est toujours en cours, mais elle tarde à voir le jour pour des raisons inconnues. A cet effet et devant cette grave indifférence, des associations de la société civile prennent des fois l’initiative d’agir en partenariat avec les autorités locales, l’hôpital provincial de Khouribga, l’Entraide Nationale e pour réaménager un local au sein de l’hôpital Hassan II et prendre en charge l’hébergement, l’habillement, les soins et la nourriture de ces sans abris durant quelques semaines  de la saison hivernale.

Messieurs les élus, messieurs les pouvoirs publics, messieurs des associations caritatives locales, jetez un regard sur ces êtres qui sont visibles dans les rues, les gares routières, les passages souterrains, les espaces squattés, approchez de ces créatures et demandez leur de vous raconter leurs souffrances, écoutez leurs doléances. Ces SDF ne sont certes pas nombreux, mais leur présence choque et provoque et interpelle, alors impliquez vous dans un réel projet sociétal, celui non pas de compatir, mais de créer un abri décent et un lit chaud pour ces citoyens qui vivent dans des conditions d’existence instables et cruelles !