:La violence dans nos stades 


 

Une gangrène qu’il faut soigner

khabar khouribga: ELAZHAR

La violence dans nos stades et dans leur environnement immédiat devient de plus en plus présente, elle gangrène notre football au point de devenir un fléau qui discrédite ce sport en quête de professionnalisme. Cet espace est devenu le lieu privilégié pour les jeunes spectateurs qui déchargent pour la plus part d’entre eux, toute leur agressivité.

Cela commence par des injures, des obscénités, qui fusent de partout sans aucun égard à l’assistance, de la casse pour arriver souvent au pire des débordements, voire des menaces de mort à tel point que notre football est en train d’être pris en otage par des groupuscules  de supporters qui sèment violence et terreur dans des espaces censés être de fair play et de plaisir. Pire encore, ces actes de vandalisme pratiqués dans nos stades se trouvent inévitablement  transférés dans la rue qui devient le théâtre de batailles rangées et d’actes de vandalisme caractérisé terrorisant même les zones mitoyennes des stades.

 Toute explication de ces violences ou plus particulièrement du hooliganisme dans certains stades serait nécessairement complexe et multifactorielle surtout quand les réseaux s’impliquent et enflamment à outrance.

Du point de vue psychanalytique, Freud avait considéré l’agressivité comme un destin possible de la pulsion qui cherche à se satisfaire, la haine relevant quant à elle de la lutte du Moi pour s’affirmer et se maintenir. Les sociologues, eux,  associent la violence aux organisations sociales et politiques à l’image de  Durkheim qui impliqua les crises, économiques, morales et politiques. Ainsi, endiguer la violence, dans sa forme destructrice, suppose de la déceler sous toutes ses formes.

Par conséquent, le phénomène de la violence dans nos stades connait une inquiétante recrudescence et la FRMF continue de souffler le chaud et le froid devant ce phénomène de société aggravé surtout par ces réseaux sociaux qui deviennent malheureusement incontrôlables. A cet effet, ce phénomène mérite désormais une réflexion plus poussée et plus approfondie par toutes les composantes concernées pour sauver la noblesse du sport de ces dérapages et  intempérances sur fond de  drogue et de violence.

Et pour mieux jeter une lumière si modeste soit-elle, nous avons recueilli des témoignages  vivants de jeunes qui louent les services de ces transports de masse où sévit la débauche et où le haschisch, les psychotropes et l’eau de vie sont écoulés sur place pour que cette catégorie de supporters arrive au stade speedée, camée et bien « chargée » donc risque-tout. En effet et selon des témoignages vivants recueillis sur place, nous avons demandé à certains supporters entassés dans une estafette qui transportait une trentaine de jeunes dont une dizaine de mineurs (l’âge de 9 d’entre eux ne dépassait pas les 13-14 ans) le pourquoi de ces lots de pierres et de gourdins et d’armes blanches dans le véhicule, ils n’hésitèrent pas à sortir le prétexte de la légitime défense.  Est-ce donc une véritable de guerre des clans ? Le  hooliganisme est il devenu une maladie virale ?

Dans ce billet, nous ne voulons incriminer personne, ni même responsabiliser telle ou telle partie, mais notre intention est uniquement de soulever les problèmes de ces déplacements de supporters à la merci du hasard et des pires aléas. On se demande néanmoins pourquoi les mesures de sécurité anticipatives prises précédemment ont été négligées dont le plan d’escorte des supporters à l’Aller et au Retour et l’interdiction d’accès aux stades aux mineurs non accompagnés.

Il reste donc beaucoup à faire et seuls des coups de force peuvent aider à réduire la gravité de ces violences et actes de vandalisme. A cet effet, il est des faits qui méritent quand même d’être à la base de toutes mesures préventives pour éradiquer ou au moins réduite les impacts de ce mal, notamment et en urgence :

  • Ces véhicules suspects qui sillonnent impunément nos routes et nos villes traversant plusieurs barrages de gendarmerie et de police sans être contrôlés en transportant des projectiles, des armes blanches, des psychotropes et des liqueurs alcoolisées entre les mains des supporters dont des mineurs, des drogués et même des repris de justice et des dealers.

  • Une grande majorité de ces trouble-fête constitue une clientèle potentielle pour les narcotrafiquants qui écoulent leurs marchandises aussi bien dans les tribunes que dans les parkings.

  • Certaines estafettes et la majorité des véhicules dont des triporteurs utilisés sont des moyens de transport clandestin (certains véhicules n’ont même pas de police d’assurances).

En général, si des efforts louables sont déployés par qui de droit pour réduire la violence dans nos stades, il reste à mettre en œuvre des plans d’action anticipa-tifs draconiens au départ, à l’arrivée et au retour des supporters afin d’éviter le pire. N’attendons pas que ces véhicules dangereux qui sillonnent nos routes les week end  causent un drame routier pour agir ! C’était simplement pour appeler à réfléchir…