Les ENSAistes manifestent contre la fusion ENSA/FST/EST


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Khabar khouribga : el azzhar

Depuis l’annonce de ce projet de fusion des ENSA (Ecoles nationales des sciences appliquées), FST (Facultés des sciences et techniques) et EST (Ecoles supérieures de technologie), censé donner naissance à 15 écoles polytechniques, selon le ministère de l’Enseignement supérieur, les ENSAistes, à l’instar des étudiants d’Agadir et de Safi et d’autres ENSA du Royaume, n’ont cessé de manifester, devant le siège de la présidence de l’université Hassan Premier de Settat, leur rejet total de cette fusion qu’ils ont qualifiée de dévalorisante de l’identité et du diplôme de leur école et qu’elle constituerait une véritable menace pour la formation même de l’ingénieur.

En effet, cette polémique fut déclenchée depuis que  pour la rentrée universitaire 2016-2017, il a été décrété la fusion des Ecoles Supérieures de Technologie (EST), des Facultés des Sciences et Techniques (FST) et des Ecoles Nationales des Sciences Appliquées (ENSA). Selon le ministère de tutelle, cette fusion donnera lieu à  15 nouvelles écoles polytechniques qui seront mises en place au sein de 11 universités, l’objectif étant de faire converger au maximum ces nouvelles formations avec le marché de l’emploi, toujours selon le ministère de Lachen Daoudi.

Rappelons quand même que les ENSA sont les Ecoles nationales de sciences appliquées qui  11 écoles nationales d’ingénieurs incluant un cycle préparatoire intégré et trois ans de cycle d’ingénieur. Les 7 FST sont les Facultés de Sciences et Technologies et leur formation initiale est la licence en sciences techniques. Les 13 EST, quant à elles, sont les Ecoles des Sciences et Technologies, et elles délivrent des DUT (Diplômes universitaires techniques) avec possibilité d’obtenir un diplôme d’ingénieur suite à un concours ou un DEUST dont les débouchés sont un master en sciences et techniques.

Ainsi dans leur logique de futurs ingénieurs, les ENSAistes voient dans cette fusion  une dévalorisation du diplôme vu le nombre de lauréats qui auront des diplômes identiques.
Auparavant, on pouvait distinguer chaque école et faculté, chose qui, d’après nos manifestants s’avère désormais fort bien ambigüe et compliquée et donc ce décret a été indexé  clairement contre les intérêts des Ensaistes. A cet effet, une commission nationale des Etudiants des Ecoles Nationales Des Sciences Appliquées récemment créée et qui regroupe l’ensemble des présidents des bureaux des étudiants des ENSA s’est mobilisée pour  défendre « l’honneur et la dignité des élèves ingénieurs Ensaistes » partout au Maroc.

Selon des sources proches, la création de 15 écoles polytechniques ne sera officiellement actée qu’au cours de l’année académique 2016-2017, et non à la rentrée, en septembre car, précise la même source, il faudra un an ou deux pour émettre l’ensemble des textes encadrant cette fusion.

Néanmoins, les étudiants des 11 ENSA du Maroc ne voient pas cela du même œil, et expriment plusieurs craintes et revendications quant au devenir de leur formation, qui est la seule des trois écoles à être exclusivement tournée vers l’ingénierie, en plus du fait que leurs seuils de concours sont parmi les plus élevés des établissements supérieurs, alors que les conditions d’accès aux autres écoles sont beaucoup moins rigides expliquent nos ENSAistes. Une autre question très présente sur les réseaux sociaux est celle de la rétroactivité de cette décision. Les élèves déjà engagés dans les cursus de l’ENSA avaient postulé pour une école qui va changer et qui “va perdre son indépendance et sa particularité”, insistent nos étudiants de l’ENSA. Dossier à suivre !