Un autocar prit feu : 23 écoliers sauvés par miracle


Khouribga / Transport scolaire

Un mal nécessaire ou un calvaire quotidien ?

Khabar khouribga.- Elazhar

Un autocar de transport scolaire qui ne portait aucune identité de l’établissement privé qui l’employait prit feu en pleine ville, il avait à son bord 23 élèves qu’il devait transporter chez eux en fin d’après midi. Avant l’arrivée des sapeurs pompiers, des passants aidèrent le chauffeur à évacuer l’autocar et à faire éloigner les enfants le plus loin possible  car c’était le moteur du véhicule qui prit feu et on craignit une explosion du véhicule tellement l’incendie a été intensifié par le gasoil qui se déversait.

La nouvelle de cet accident se propagea comme la poudre et des centaines de parents se sont ruées sur les lieux par peur pour leurs enfants. Une véritable panique car on n’arriva pas à identifier l’école de provenance puisque le véhicule ne portait pas le nom de l’école. Toute Khouribga fut vraiment consternée par ce regrettable accident surtout que des témoins oculaires avaient vu de la fumée se dégager du capot avant même qu’il n’arriva devant la médiathèque, lieu de l’éclatement de l’incendie. On parla même de défaillance du système mécanique de l’autocar scolaire. Et le  pire arriva et, aujourd’hui, les parents sont  encore affligés par cet événement dramatique.

En effet, simple rituel quotidien pour les uns, véritable cauchemar pour la majorité, le transport scolaire mis en service par les établissements privés ne laisse plus les parents indifférents. Des véhicules bons pour la ferraille, des chauffeurs toujours sous la pression du temps et du patron, une surcharge motivée par la voracité du gain, l’état alarmant de nos voies publiques, tout cela constitue pour nos jeunes écoliers un véritable calvaire quotidien.

En effet, certains « mâalmines choukara » qui ne sont dans le secteur que pour amasser le maximum d’argent et qui comptent le nombre des élèves comme on compte des moutons, engagent n’importe qui et n’importe quoi pour gonfler leurs comptes bancaires en faisant fi et des critères psychopédagogiques et de l’état de santé de nos jeunes écoliers.

Interpellés par beaucoup de parents, nous avons entamé une enquête de terrain en embarquant dans un autocar de transport scolaire pour vivre l’itinéraire d’un écolier. Ainsi, entassés un autocar souvent un tas de ferraille, vitres fermées et secoués et bousculés à chaque  tournant et à chaque arrêt, nos jeunes écoliers font quotidiennement et en moyenne entre 30 à 35 km par jour et passent en moyenne entre  2 heures et demi à 3 heures par jour de voyage forcé et à l’étuvée.

Pour vous donner une image réelle sur la situation, nous avons écouté un parent d’élève. « Ma fille Ilham est âgée de ans, nous dit ce père. Chaque jour, elle est arrachée de son lit dès 6 heures du matin. Toilette faite encore en somnolence, le petit déjeuner avalé en station debout et souvent interrompu sur les coups de klaxons en fanfare, le minibus la « kidnappe » dès 7 heures du matin en laissant derrière lui un nuage de fumée noire que nous devons respirer à chaque passage. On nous la ramène à 12 heures 20 et elle n’a pas encore fini de nous raconter sa demi-journée qu’elle tressaillit sous le choc des klaxons de l’autocar qui nous l’arrache alors qu’elle n’a pas encore digéré son repas avalé aussi à la hâte. A 13 heures 25, elle est déjà embarquée dans le « conteneur » du minibus pour ne revenir que vers 17 heures 40, éreintée, chancelant et somnolent. Vers la fin de l’année, nous avons constaté des perturbations dans sa santé : céphalées, vertiges, des troubles digestifs et même des signes d’anémie. »

Ainsi, les parents d’élèves interpellent autorités et instances concernées pour qu’ils assument leurs responsabilités pour un contrôle rigoureux de l’état mécanique des autocars scolaires, des systèmes de sécurité à l’intérieur du véhicule et des agissements intolérables des conducteurs. Pire, certains parents s’interrogent comment ces carcasses mobiles qu’on appelle transport scolaire « arrivent » à obtenir un certificat de visite technique et on va même plus loin pour avancer si tous ces véhicules ont leurs polices d’assurance. Aux autorités concernées de trouver des réponses à ces interrogations…