Béni Mellal…  Un chantier sociétal  de préservation du patrimoine architectural


Khabar khouribga: El azhar 

La réhabilitation des anciennes médinas est devenue désormais un chantier royal ouvert pour la préservation d’un pan inestimable du patrimoine national. Or, il se trouve que les politiques d’intervention dans les tissus anciens sont entravées par le statut foncier de ces tissus, par leur mode d’occupation et surtout par l’insolvabilité des ménages. Mais dans tous les cas, la réhabilitation des tissus anciens pourrait contribuer efficacement à la résolution des problèmes de logements avec un minimum de coûts dans la mesure où on agit sur un stock existant d’habitations plutôt que la production de logements neufs pour répondre aux besoins des plus démunis.

Dans cette même optique et à l’instar de plusieurs villes du Royaume, le programme de réhabilitation de l’ancienne médina de Béni Mellal bénéficie d’une enveloppe de 50 millions de DH dans le cadre du programme de valorisation des anciennes médinas, cette enveloppe permet de financer les travaux de voiries internes et de pavage et bétonnage des ruelles et places publiques. Le chantier qui a atteint actuellement un taux de réalisation de 95 %, porte également sur l’installation d’espaces verts en plus d’autres travaux liés à la stabilisation et la consolidation des cavernes et de l’aménagement des places Liberté et Résistance. Ce vaste programme comprend également les travaux de construction et d’équipement des fontaines aux niveaux des différentes places de l’ancienne médina, de plantation d’espaces verts et d’éclairage public.

La médina compte des dizaines de maisons non encore raccordées au réseau d’eau potable et celui des eaux usées est jugé défectueux. La médina dispose d’un réseau d’électricité aérien qui dénature le paysage urbain. Aussi, 2,4% des logements de la médina se sont effondrés, 5,1% menaçant ruine, 38,2 sont dans un état vétuste. Les édifices de valeur historique et urbaine sont en dégradation continue. Les cavités souterraines représentent un réel danger. Le déversement des déchets liquides et solides dans ces cavités aggrave les risques de dégradation et d’effondrement des constructions.

Selon les résultats des études techniques, une nomenclature des bâtiments menaçant ruine a été établie et fait l’objet d’une actualisation continue compte tenu de la dynamique que connaît ce phénomène et du degré de dangerosité. La médina compte ainsi 293 habitations représentant un risque très élevé d’effondrement puisqu’elles sont situées sur des cavités non stables. Ces édifices doivent être démolis et leurs occupants relogés. L’étude a permis de recenser 232 habitations représentant un risque élevé et doivent être démolies et reconstruites ainsi que 196 logements représentant un risque moyen qui doivent être restaurés avec l’accompagnement d’un bureau d’études désigné à cet effet par le département de l’habitat et de la politique de la ville.

Pour le programme de délogement et relogement des occupants de 298 maisons menaçant ruine, classée à risque très élevé, des lots de terrains ont été accordés aux bénéficiaires ainsi qu’une subvention de 20.000 dirhams. De plus, la municipalité de Béni Mellal accompagne l’opération de reconstruction de 300 logements menaçant ruine, classés à risque élevé et qui doivent être démolis.  Les occupants prendront à charge la restauration et l’entretien de 202 logements menaçant ruine (risque moyen) avec un accompagnement technique du département de l’Habitat.