Khouribga / Mine Verte Le projet renvoyé aux calendes grecques


Khabar Khouribga: El azhar 
A Khouribga, le citoyen qui a toujours «rêvé» d’une politique de la ville qui hisserait la cité phosphatière au niveau des grandes villes du Royaume, se trouve comme à l’accoutumée confronté à des déceptions bien amères à l’image de plusieurs projets qui avaient été lancés et qui, soit qu’ils ont été avortés, soit qu’ils n’ont carrément jamais vu le jour.
Le premier grand projet dont la déception fut vraiment traumatisante n’est autre que celui de «La Mine Verte», un projet dont le coup d’envoi fut donné par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI en 2007, un projet dont le coût de réalisation s’élève à 1,5 milliard de DHS, un projet de grande envergure qui avait été inscrit dans le cadre d’une démarche environnementale globale sur fond d’une réhabilitation durable des sites miniers, un projet qui aurait indéniablement contribué à la réinvention du caractère urbanistique même de la capitale du phosphate. En général, pour la ville de Khouribga, centrée autour de l’activité minière, ce projet aurait auguré un indéniable renouveau économique, culturel et social.
Ainsi, à Khouribga, ce sont 294 hectares d’anciennes installations minières qui auraient donné naissance à un vaste complexe résidentiel et touristique, conçu et construit selon des normes où l’environnement occuperait une place primordiale. Avec ce projet Mine Verte, Khouribga aurait proposé des attractions touristiques, un quartier résidentiel de 1600 appartements, 128 villas, 4 villages de vacances, trois hôtels, un petit train téléphérique, un lac artificiel, un parc d’écosystème, un jardin botanique et même un parc accrobranches …Vous voyez qu’il très facile… de rêver !!!
Continuons quand même de rêver car le projet de la Mine Verte aurait compris également des terrains de 114 multidisciplinaires dont l’équitation, le tir au vol, le golf semi-aride, le ski sur neige artificielle, la patinoire, le circuit VTT en plus des infrastructures de 114 sports extrêmes dont le vol de pente, le saut à l’élastique, l’école de fantasia, le circuit formule 3 moto et karting. En outre, et dans le cadre de l’encouragement du tourisme scientifique, ce projet aurait intégré également un circuit touristique composé d’un musée de la mine en cours de réalisation. Ce musée retracerait l’histoire de l’exploitation du phosphate, l’histoire de l’évolution de la ville ainsi que 30 millions d’années d’histoire paléontologique dans les bassins des phosphates.
Dans tous les cas, pour ce projet de la Mine Verte, exceptée la construction en 2014 d’une médiathèque, un bijou architectural, qui atténua quand même l’amertume des déceptions du citoyen, une riche configuration qui offre une multitude d’espaces d’activités culturelles et ludiques ainsi que des espaces de multiples rayonnages et une idyllique salle de spectacles et de projections, tout le reste de ce dream project n’a toujours pas dépassé le stade de « fiction urbanistique » ou de quelques creusages ici et là sur fond de panneaux et de clôtures grillagées …
En général, la capitale mondiale du phosphate, malgré les efforts déployés par le gouverneur de la province et l’actuel conseil communal, se ruralise d’un jour à l’autre et risque même de perdre son profil d’antan à l’image de ce village OCP qui, depuis sa cession de logements, a vraiment perdu son profil même de patrimoine khouribgui… Sans parler de ces transactions de terrains domaniaux qui seraient entachées d’abus et de manœuvres illégales. Aujourd’hui et plus que jamais, Khouribga a besoin d’un grand souffle !!