Conditions précaires et humiliantes des gardiens des passages ouverts


khabar khouribga: ELAZHAR

 

Si l’ONCF a investi 1,5 milliard DH pour le financement de projets de sécurisation et si le trafic ferroviaire affiche des niveaux de sécurité plutôt rassurants, plusieurs passages à niveau sont toujours considérés comme de véritables points noirs. Plusieurs accidents dramatiques dans le passé ont poussé l’Office national des chemins de fer (ONCF) à élaborer des stratégies pour la suppression des passages à niveau. En d’autres termes, des efforts ont réellement été déployés pour sécuriser les passages à niveau et les résultats s’en sont d’ailleurs fait sentir au niveau des statistiques relatives aux accidents.

Ainsi, la ville de Khouribga que la voie ferrée sépare en deux flancs avait connu plusieurs accidents tragiques. A souligner que la voie ferrée de Khouribga est l’une des premières voies de chemins de fer implantées au Maroc à l’aube du protectorat français et avait été conçue à cette époque afin d’assurer le transport des phosphates des mines environnantes vers le port de Casablanca.  En effet, la ligne de 150 km  d’Oued Zem- Khouribga- Casablanca fut achevée le 13 Juillet 1925 et depuis, la cité phosphatière vit le calvaire de la voie ferrée.

A cet effet, plusieurs projets ont été conçus pour résoudre ce problème si délicat, mais les difficultés persistèrent et les accidents et embouteillages ne firent que s’amplifier. C’est donc dans cette optique que le gouverneur de la Province de Khouribga avait tenu des réunions consacrées à la suppression des passages à niveau le long de la voie ferrée à travers la réalisation d’ouvrages d’art et de passerelles de franchissement. La réalisation des projets objet de la convention signée entre la commune urbaine de Khouribga, le Groupe OCP et l’ONCF sécurisera indéniablement les traversées ferroviaires et contribuera grandement à la fluidification de la circulation dans la ville et à une meilleure connexion entre ces différents quartiers.

Or, nous saisissons cette occasion pour déplorer un fait qui choque quotidiennement les citoyens, celui de ces abris de fortune nichés par des gardiens de passages de jour comme de nuit sur la voie ferrée réservés aux piétons, aux cyclistes et motocyclistes. Ces gardiens ont été placés par une société de gardiennage en option de sous-traitance pour aviser les passants souvent distraits,  dont des enfants, des personnes âgées et même de quelques ivrognes qui fréquentent ces espaces à l’approche du passage du train. Et il faut vraiment reconnaitre que la présence de ces gardiens ou vigiles a joué un rôle sécuritaire efficient dans la mesure où le nombre des accidents dans ces passages en régime ouvert a été réduit presque à zéro.

Toutefois, nous nous interrogeons sur ces conditions précaires et souvent inhumaines dans lesquelles travaillent ces vigiles dont la majorité sont des diplômés en chômage de jour comme de nuit en régime moyenâgeux de deux fois douze heures et été comme hiver . En effet, ces gardiens qui ne touchent même le SMIG, se trouvent contraints, pour éviter la chaleur et le soleil de plomb en été et pour supporter le froid glacial et les intempéries surtout des nuits hivernales, de préfabriquer des abris délabrés. Ces images choquantes altèrent même l’image de marque que l’administration ferroviaire est entrain de bonifier à travers tout le Royaume. A bon entendeur salut l’ONCF et ses sous-traitants de gardiennage !

 

 

.