Le Grand prix Ousmane Sembene pour : « Lamb » de l’éthiopien Yared Zeleke


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Khabar khouribga : el azzhar

La capitale du phosphate a vécu une semaine féerique au rythme d’une image africaine mouvante et émouvante, au rythme d’un festival qui a désormais conquis les cœurs de nos cinéastes africains car ils y ont trouvé un espace de réflexion sur le devenir du cinéma de notre continent, mais aussi un espace de délectation et d’interaction.

Khouribga nous a encore une fois plongés au cœur de l’Afrique à travers des images les plus sincères, les plus franches et les plus authentiques. Khouribga a encore une fois créé l’émotion, mais aussi déclenché la réflexion sur un cinéma africain qui souffre, qui à chaque fois qu’il accouche d’un film, c’est dans la douleur, mais aussi dans  la joie de la naissance d’un nouveau-né.

En 39 ans d’existence, le festival cinématographique africain de Khouribga, en se lançant donc sur des bases solides et en rayonnant au moins à l’échelle africaine, s’est érigé en forum du champ cinématographique africain, un forum sérieux, franc et crédible avec une programmation riche et variée, des présences éminentes et des débats les plus fructueux.

Ainsi, cette année encore notre festival de la capitale du phosphate a créé l’émotion et a fait couler encre et larmes aussi bien au moment des hommages qu’au moment de la cérémonie de remise des prix. Et si la cérémonie d’ouverture a été marquée par le vibrant hommage rendu au cinéaste tunisien Tahar Chériaa,  un grand ami du FCAK et une icône du cinéma africain qui avait scellé le cinéma de son continent par ses convictions et ses réflexions, la cérémonie de clôture a été marquée par l’hommage rendu au directeur de la photographie et réalisateur marocain Abdelkrim Mohamed Derkaoui, un réel dresseur de l‘image et de la caméra.

Et  quand le philosophe et sociologue contemporain Edgar Morin et président du jury officiel monta sur l’estrade, le suspense était intense tellement un prix à Khouribga compte beaucoup pour les cinéastes et les comédiens de notre continent et surtout pour les plus jeunes d’entre eux. Quand Voici, par ailleurs, le verdict final de cette 19ème édition du festival du cinéma africain de Khouribga :

♣ Le Grand Prix Ousmane Sembene : « Lamb » du réalisateur éthiopien

♣ Prix spécial du jury : « A mile in my shoes » du réalisateur marocain Said Khallaf.

♣  Premier rôle féminin : Grace Nikuze dans le film rwandais : « Things of the aimless wanderer »

♣ Premier rôle masculin : Amine Ennaji dans le film marocain « A mile in my shoes ».

♣ Prix du scénario : « La route d’Istanbul » film du réalisateur algérien Rachid Bouchareb.

♣ Prix de la mise en scène : « Starve your dog  » du réalisateur marocain Hicham Lasri.

Ainsi, honorée par la présence du gouverneur de la province M. Abdellatif Chadali et subjuguée par les mots toujours pénétrants du Président de la FFCAK M. Noureddine Sail,  la cérémonie de clôture eut lieu dans un cérémonial rythmé à la fusion Abidat Rma et tam-tam africain, mais combien solennel et émouvant et surtout soufflant cet air de la réalité d’un cinéma africain qui ne cesse de souffrir le martyre, un cinéma toujours à la recherche d’une lueur d’espoir.

Rendez-vous donc l’année prochaine, comme dut le déclarer  le président de la Fondation du Festival du Cinéma Africain de Khouribga ( FFCAK) pour fêter la Quarantième année de la vie d’un festival continental qui a souffert et qui à chaque fois sort une édition dans la douleur, mais un festival qui milite avec ses hommes pour que vive le cinéma africain, pour qu’il émerge et réussisse à imposer son identité dans la scène de l’image mouvante mondiale, pour que cette nouvelle génération de cinéastes déploie tout son génie pour se libérer de tous les préjugés intellectuels et ethniques et de tout ce qui risque de bloquer à jamais tout espoir de voir le cinéma africain rivaliser avec le « grand cinéma mondial ».