Pour quand un déblocage du plan d’aménagement 


 

 مقر عمالة اقليم خريبكة

Khabar Khouribga : ELAZHAR

A Khouribga, personne ne sait vers quelle destinée sera voué le projet du Plan d’Aménagement urbain et jusqu’à l’écriture de ces lignes, c’est le chaos total, un chaos qui mènerait indéniablement ce projet vers l’impasse. En effet, un grand litige éclata entre le Conseil Communal de la ville et la Direction Régionale de l’Agence Urbaine de Settat-Khouribga dont le directeur fut, lors d’une session ordinaire, contraint de se retirer pour avoir été accablé d’accusations qu’il qualifia d’infondées.

Une vive polémique fut donc déclenchée entre les acteurs concernés, notamment le Conseil Communal, l’Agence Urbaine et l’autorité provinciale. La tension monta quand les membres du conseil indexèrent la direction régionale de l’agence urbaine d’atermoiements injustifiés et plus précisément un retard flagrant d’au moins deux années, retard que nos élus ont qualifié de prémédité à des fins qui sortent de la légalité. Majorité et opposition rajoutent même que ce projet de plan d’aménagement est entaché de plusieurs dysfonctionnements et même d’abus qu’ils n’ont cessé de dénoncer. On poussa même l’audace vers la constitution d’une commission d’enquête sur les raisons du retard de présentation de ce document urbanistique qu’on jugea nul et non avenu. Enfin, on décida de rejeter ce projet et de soumettre ce dossier litigieux entre les mains du ministère de tutelle et du ministère de l’intérieur.

Le gouverneur de la province intervint alors pour rappeler qu’il n’est pas dans les prérogatives du conseil communal d’ouvrir une enquête dans des dossiers qui ne sont pas inclus dans le contexte de ses attributions. Le gouverneur a également envoyé une correspondance, un compte rendu de la situation aux instances compétentes dans le but de décongestionner cette crise qui a déclenché des débats sans lendemain et entrainant même l’implication des citoyens et des ayant droit dont des amicales et des promoteurs immobiliers….

A rappeler que ce dossier de Plan d’Aménagement de la ville coïncida comme par hasard ou par fatalité avec celui du transfert du souk hebdomadaire, devenu la honte de la ville doit-on le rappeler aussi, et de la cession des 8 hectares de cet espace soukier si crasseux à une entreprise privée pour la réalisation d’un projet touristique et immobilier. Et le conflit ne s’intensifia que de plus belle pour dégénérer en guéguerre ouverte sur tous les flancs entre les élus et les autorités. Et notre conseil municipal poussa la gâchette jusqu’à la déposition d’une plainte contre la wilaya pour abus et dépassements des attributions…

Et notre capitale du phosphate dans ces interminables conflits ? Notre ville s’y perd et au lieu d’améliorer et de promouvoir la qualité architecturale de son   paysage urbain et de ses espaces collectifs à usage public pour donner à la ville un aspect attractif et agréable, Khouribga se ruralise à coup d’œil et s’écarte malheureusement de toute stratégie de revalorisation et de cohésion urbaine : anarchie au centre ville, charrettes et crottes, rues et chaussées carrément bouchonnées et tant d’autres aléas.

Nos élus ne doivent-ils pas se concentrer sur au moins ces projets déjà lancés et qui tardent à voir le jour dont l’urgence de l’évacuation des voies publiques et de la sédentarisation du commerce ambulant et du secteur informel et non s’enorgueillir d’avoir trouvé enfin la stratégie efficace contre la vente de la pastèque et fermer les yeux sur les magasins de stockages clandestins (fruits et surtout exotiques importés souvent périmés…) à titre d’exemple seulement.

Ne doit-on pas se concentrer sur l’activation de la réalisation des projets des espaces verts et récréatifs dont l’aqua parc de Béni Ami, l’espace Firdaous, le jardin derrière le lycée Al mouahidine, la piscine municipale honte de la ville et dossier à rouvrir et surtout ce fameux dossier de notre fameuse fontaine horlogère qui a absorbé plus d’argent et de temps que d’eau qui a cessé de couler ?

Ne doit-on pas rouvrir ce dossiers du projet indexé SAMIHA qui agresse vue et esprit des citoyens et dont la cession du terrain domanial avait été concoctée à un prix qui choque encore plus ? Ne doit-on se concentrer aussi sur ce projet des passages non gardés de la voie ferrée qui moisit dans les tiroirs et sur ce dossier d’une voie périphérique qui épargnerait à la ville ces passages encombrants des poids lourds et engins cheminant vers les chantiers OCP et  vers Fkih Ben Salah et Béni Mellal par la Nationale ?

Messieurs les responsables de la ville, élus et autorités, un plan d’aménagement, c’est un document d’urbanisme réglementaire qui définit le droit d’utilisation du sol à l’intérieur des territoires auxquels il s’applique. Il définit les limites et la destination de la voirie et les dispositions des espaces publics. C’est aussi l’instrument qui transforme les orientations du schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU) en prescriptions légales opposables à l’administration et aux tiers. Le SDAU et PA doivent ainsi se donner comme objectif premier la mise en place d’une stratégie d’intervention et la proposition de grands chantiers qui doivent être ouverts pour permettre à l’espace objet de l’étude d’atteindre le niveau de qualification souhaité.

Messieurs les responsables, élus et autorités, la capitale du phosphate a assez souffert de ces rafales de transactions malveillantes, oublions donc ces conflits d’intérêts et ces recours aux coups bas, oublions ces règlements de compte qui ne mènent nulle part et qui ne font que bloquer tous les projets urbanistiques et donc provoquer le chaos dans la ville. Dans tous les cas, les habitants de Khouribga ne sollicitent qu’une seule chose : voir leur ville revêtir un newlook à l’image de ce qui se passe dans  les autres villes du Royaume !