Béni Mellal-Khénifra: Les margines des huileries, un véritable danger pour l’environnement


Khabar khouribga:

ELAZHAR

La région de Béni Mellal-Khénifra exploite une superficie plantée en olives d’environ 30.000 hectares dont la récolte annuelle varie entre 200.000 et 250.000 tonnes qui approvisionnent plus de 2000 unités de trituration d’olives. Toutefois, et avec l’augmentation souvent incontrôlée des huileries implantées dans la région et surtout dans le bassin d’Oum Er-Rbia, les problèmes environnementaux liés à l’évacuation anarchique des margines en milieu naturel se sont accentués de même que le risque de pollution de la nappe phréatique, des cours d’eau et des barrages qui peut conduire à l’extinction de certaines espèces animales et végétales en raison de la détérioration de la qualité de l’eau.

En effet, les eaux résiduaires de l’industrie oléicole nommées communément margines  constituent un véritable danger pour l’environnement et une source de pollution majeure des ressources hydriques. L’exploitation des 2.000 unités de trituration d’huile d’olive engendre près de 300 mille tonnes de margines au niveau du bassin d’Oum Er-Rbia. Cet effluent liquide du processus d’extraction d’huile, finit en partie dans la nature ou dans le réseau des eaux usées car 77% seulement de ces huileries disposent de bassins de stockage et d’évaporation des margines. De plus, les margines, qui proviennent de la fraction liquide des olives et de l’eau éventuellement rajoutée en cours du processus de trituration, contiennent une grande quantité de matières organiques non biodégradables, de forte salinité et acidité.

Par conséquent, le rejet anarchique des margines conduit à la pollution des terres agricoles, des cours d’eau et des bassins hydrographiques. A cet effet, l’Agence du Bassin Hydraulique de l’Oum Er-Rbi a réexaminé récemment le plan directeur de lutte contre la pollution issue des résidus des huileries et a recommandé, une série de mesures dont la mise en place par les unités de trituration de bassins de stockage et d’évaporation, étanches et d’une profondeur maximale d’un mètre.

Ces mesures préventives préconisent aussi la réfection des bassins existants pour renforcer leur efficacité et l’adoption par les huileries d’un système de production écologique à deux étapes, moins hydrovore et qui réduit considérablement la quantité des margines émises et améliore la productivité et la qualité. L’Agence du bassin hydraulique de l’Oum Er-Rbi a également veillé dans ce cadre à conclure des conventions de partenariat avec un grand nombre d’intervenants pour la mise en place de stations de traitement des margines. De plus, les services de l’Agence programment chaque année des campagnes de communication et de sensibilisation pour mettre un terme au déversement sauvage des margines et effectuent régulièrement des visites de contrôle au sein des huileries pour s’assurer qu’elles respectent les normes environnementales en vigueur.

Cependant, les efforts consentis ces dix dernières années n’ont pas pu résoudre définitivement le problème de pollution des ressources hydriques par les margines. Malgré les multiples programmes élaborés par les différents intervenants, cette question continue de se poser avec acuité. Et dans la perspective de mettre en place une politique nationale de lutte contre la pollution due à l’industrie oléicole, la Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau a élaboré une étude pour réaliser un plan national de lutte contre la pollution engendrée par les huileries en coordination avec les différentes parties concernées.