Beaucoup d’efforts, de temps, d’énergie et d’argent sont, chaque année, déployés, mais à nos jours, notre école ne dispense pas encore cet enseignement de qualité que tout le Nouveau Maroc ambitionne. Les réformes nationales entreprises dans le cadre de la Charte Nationale et du Plan d’Urgence et les problèmes rémanents du système éducatif continuent d’alterner entre diagnostics polémiqués et inefficacités exaspérantes.
Ainsi, notre école est devenue au centre de nos principales préoccupations quotidiennes tellement un sentiment de désolation envenime les esprits et risquerait même de pencher dangereusement vers l’alarmisme. Qu’on le veuille ou non, les dysfonctionnements surtout structurels sont grands pour ne pas dire graves. A cet effet, l’opinion publique nationale, notamment les parents d’élèves, continuent d’appeler à des options stratégiques plus réalistes afin de dépasser le discours de crise. Il serait donc illusoire de compter sur les seuls documents de réformes, conçus, eux aussi, selon une logique linéaire et descendante alors qu’un système efficace est surtout un système qui accepte, qui propose, qui prévoit…
Par conséquent et en raison de ces cumuls de déficits à peine l’année scolaire entamée, les parents de nos élèves sont souvent sollicités pour recourir aux heures supplémentaires, ou de soutien, ou de rattrapage, ou de consolidation, ou de renforcement, ou de tout de tout ce que vous voulez, ou de tout ce que vous ne voulez pas.
Ainsi, pour apporter un certain éclairage à ce phénomène de cours supplémentaires devenu presque addictif, un sondage d’opinions dont nous allons partager avec vous les résultats pour en dégager des constatations fort alarmantes a été réalisé dans plusieurs établissements scolaires de Khouribga.
Qui dispense donc ces heures supplémentaires ? Plus de 80 % sont des enseignants du public, 10 % sont des diplômés en chômage et les 10 % autres sont des retraités et similaires. Pour savoir pourquoi les élèves optent pour leurs propres professeurs, nous avons évité d’évoquer les bassesses de la contrainte sous toutes ses formes, mais nous avons sollicité les justifications du choix : 65 % optent pour le passe-droit des notes, 20 % optent pour la communication implicite des devoirs surveillés et seulement 15% optent pour la compétence.
Pour les lieux où se déroulent les heures supplémentaires : 70 % dans des établissements privés, moins cher qu’à domicile ou la surenchère bat son plein, 20 % dans le domicile de l’enseignant ou dans un « local » aménagé à l’occasion et où l’enseignant entasse ses « clients », 10 % au domicile de l’élève individuellement ou en groupe. Pour les rétributions ou honoraires, le paiement se fait selon deux options : Dans les établissements privés : négociations pour un contrat verbal entre l’enseignant et le « patron » de l’école, pour les cours à domicile, paiements directs sur fond de spéculations et de marchandages.
Face donc à cette mascarade qui « tue » même le principe de l’égalité des chances, les parents n’ont jamais cessé de dénoncer ces enseignants qui abusent et ces patrons des écoles privées rapaces du gain en lançant des appels surtout aux responsables du MEN pour qu’ils rendent à ces cours de soutien la noblesse de leurs objectifs. Toutefois, les parents d’élèves toujours harcelés par ce fléau qui est devenu un débat quotidien dans leurs foyers, gardent toujours espoir surtout pour asseoir une nouvelle dynamique et ouvrir de nouveaux chantiers de réforme dans le but évidemment d’éradiquer toutes les susceptibilités qui nuisent au processus éducatif.