CINEMA : le grand débat du Festival de Khouribga


KHABAR KHOURIBGA:BOUCHAIB SAHNOUN

Le Festival International du Cinéma Africain de Khouribga (FICAK), qui se tiendra du 21 au 28 juin 2025 sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, place l’intelligence artificielle (IA) au cœur de sa 25e édition. À travers une conférence centrale inédite, le festival s’interrogera sur un thème fondamental : «Intelligence artificielle et cinéma africain : menace ou opportunité ? »

Cette rencontre rassemblera chercheurs, universitaires, professionnels du secteur et cinéastes africains pour explorer les multiples enjeux que soulève l’usage croissant de l’IA dans la création cinématographique. Objectif : éclairer, questionner et anticiper les transformations d’un art en mutation.

Depuis des générations, le cinéma africain s’est nourri du patrimoine oral et des récits profondément enracinés dans l’imaginaire collectif du continent. Mais aujourd’hui, cette tradition narrative se confronte à la montée en puissance de technologies nouvelles, qui transforment les modes de production, d’écriture et de diffusion des films.

Sous le thème évocateur « De la transe des conteurs à la rigueur des algorithmes… tensions dans le cinéma africain », le festival propose un dialogue entre mémoire et modernité, questionnant notre capacité à intégrer l’IA sans renier l’âme du récit africain.

L’affiche même de cette édition exprime ce tiraillement, soulignant l’urgence de trouver un équilibre entre innovation technologique et identité culturelle. L’un des défis majeurs : savoir si les conteurs africains de demain sauront murmurer à l’oreille des machines, pour faire émerger une nouvelle forme de rêve visuel africain.

Outre cette conférence phare, la 25e édition du FICAK proposera une compétition officielle de longs et courts métrages, des hommages, des ateliers professionnels, ainsi que de nombreuses activités hors les murs dans les régions voisines, contribuant ainsi à diffuser l’esprit du cinéma africain bien au-delà de Khouribga.

Fondé en 1977, le festival est l’un des plus anciens au Maroc et se classe parmi les trois plus importants d’Afrique, aux côtés des Journées cinématographiques de Carthage (Tunisie) et du FESPACO (Burkina Faso). Il constitue aujourd’hui une plateforme internationale majeure pour la promotion du cinéma africain et le renforcement du dialogue interculturel.

Le rendez-vous est donc donné à Khouribga, pour un festival qui promet de marier mémoire et futur, tradition et innovation, dans un débat aussi nécessaire qu’inspirant.